Quand le voisin tape sur les nerfs ... - Le service de médiation de la commune de Kayl

5th September 2024

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Syndicat d'Initiative et de Tourisme Kayl

Encore une fois, ces fameuses pommes du voisin qui attirent guêpes et autres visiteurs indésirables sur votre propre pelouse bien entretenue... Et cela fait des années que le voisin d’à côté ne veut pas non plus entendre parler de tailler son pommier. En fait, juste de la bagatelle… Mais suffisante pour transformer des voisins pacifiques en ennemis implacables.  En cas d'urgence, le Médiateur ou la Médiatrice peut vous aider.

Depuis 2021, Raginee Poloogadoo propose ses services à titre de médiatrice. Cette année-là, elle lance sa propre entreprise et Kayl fut la première commune avec laquelle elle a conclu une convention. Depuis lors, elle a étendu ses activités à une dizaine de communes du pays.

La commune définit la médiation sur son site internet comme une démarche gratuite, volontaire et confidentielle pour résoudre les conflits de voisinage avant de recourir aux voies légales. Et ces domaines de conflit sont nombreux ! On pourrait souvent les considérer comme triviaux, si cela n’empoisonnait tout simplement pas l’ambiance entre voisins. Raginee Poloogadoo parle, entre autres, de problèmes de stationnement lorsque le voisin gare à plusieurs reprises sa voiture de telle manière qu'il est difficile de faire rentrer sa propre voiture chez soi...
L'été, les esprits s'échauffent aussi vite quand le voisin ne coupe pas sa haie ou, comme mentionné plus haut, l'arbre fruitier laisse tomber ses fruits sur la propriété d'autrui. Autres problèmes : la propagation des mauvaises herbes sur la parcelle voisine ou le non-respect de la hauteur autorisée des clôtures de jardin et autres caches-vue. Les gens se plaignent également de plus en plus du bruit ou du tapage nocturne. De tels cas se produiraient principalement dans des immeubles d’habitation et surtout dans des immeubles mal isolés, souvent des bâtiments neufs aussi, d’ailleurs. Ce n'est pas seulement le cas à Kayl/Tétange, explique Raginee Poloogadoo : les plaintes liées aux enfants qui jouent augmentent, particulièrement pendant les mois d'été.

Autre constat basé sur son travail : les dossiers naissent souvent en raison de différences culturelles, de malentendus et d'une mauvaise communication. Elle se souvient d'un cas où une personne avait l'impression que son voisin l'espionnait, parce qu'il était toujours attentif lorsqu'elle rentrait chez elle. La personne soi-disant curieuse craignait simplement les étrangers dans la rue. Ou bien encore une personne qui utilise un ton plutôt dur lorsqu’elle demande à son voisin de tailler cette foutue haie. Elle s'est également souvenue du cas d'une personne qui s'était plainte d'un juron utilisé par son voisin : un tel comportement n'a aucune importance dans son pays d'origine, s'est excusé ce dernier.

Les citoyens peuvent joindre la Médiatrice de différentes manières. Il y a bien sûr le numéro de téléphone et l'adresse email indiqués sur le site Internet de la municipalité, mais souvent, les gens se tournent aussi vers leur maire, qui les oriente ensuite vers le médiateur. D'autres encore écrivent une lettre à la commune pour expliquer leurs préoccupations. R. Poloogadoo nous parle d'une affaire récente dans laquelle des colocataires d'un immeuble jetaient systématiquement leurs déchets dans la poubelle d’un plaignant. L'intéressé s'était déjà plaint à plusieurs reprises auprès de la commune et du Conseil échevinal et le dossier a été confié au médiateur.
D'autres portent plainte auprès de la Police, qui oriente alors l'intéressé souvent également vers le médiateur.

Nous demandons à R. Poloogadoo comment fonctionne le processus d'arbitrage : "La personne qui a un problème me contacte et nous fixons un rendez-vous. Je demande d'abord si la personne concernée a elle-même parlé aux voisins, si elle a déjà fait un premier pas », puis elle crée un dossier avant d’écrire à l'autre partie. Elle lui dit qu'elle a parlé en tant que médiateur à son voisin qui se plaint et qu’il souhaite trouver une solution par la médiation. Il est important de souligner que la médiation est volontaire et gratuite, souligne-t-elle. La partie adverse peut se décider librement. « Quand une partie vient à moi, j'écoute sa version et je peux alors avoir une vue d'ensemble de ce qui se passe ». « J'écoute les deux parties séparément et quand je constate que les esprits se sont calmés, je joue le rôle de médiateur, afin de faciliter la communication. Ensuite, nous organisons une réunion conjointe avec les deux parties ».

Et le résultat de la procédure ? Soit on ne parvient pas à résoudre le problème et les deux parties se séparent sans rien obtenir, il n'y a donc plus de dialogue, soit l’un des côtés dit « OK, je vais faire un effort et faire plus attention ». Ou on trouve tous les trois une solution et le problème est résolu. En règle générale, cinq séances sont nécessaires par cas, explique R. Poloogadoo. Elle demande aussi aux parties de lui indiquer si ce qui a été promis a bien été mis en œuvre, par exemple si la haie a été taillée, etc.

Dans la commune de Kayl, la médiatrice traite une dizaine de dossiers par an. Elle a déjà traité environ 130 dossiers au cours de sa carrière indépendante. La médiation est de plus en plus populaire, dit-elle. De plus en plus de personnes sont au courant de ce concept et se renseignent auprès de leur commune pour savoir si elle offre ce service. Il est important pour elle de souligner qu'en tant que médiatrice, elle est neutre et non partisane, même si elle est rémunérée par les municipalités pour ses services. « En tant qu'avocat(e), vous défendez un camp », explique l'avocate de formation. "Mais en tant que médiatrice, j'aide les deux parties" et cela correspond pleinement à son sens de la justice.

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Raginee Poloogadoo a étudié le droit en Grande-Bretagne. Elle s'est ensuite tournée vers la médiation et est « Médiatrice agréée ». Afin de pouvoir mieux servir d'intermédiaire entre les différentes cultures luxembourgeoises, elle a complété une « Maîtrise en communication interculturelle » à l'Université du Luxembourg. Elle est arrivée au Luxembourg en 2012 mais connaissait déjà le pays auparavant. En 2021, elle est devenue indépendante. Elle parle, entre autres, le luxembourgeois, le français, l'allemand et l'anglais.

Contact:

Service de médiation : 56 66 66 – 255 les mardis et mercredis de 9h00 à 17h00

ou par email : mediation@kayl.lu

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